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La boule au ventre

  • Photo du rédacteur: Florent Ladiesse Hypnose
    Florent Ladiesse Hypnose
  • 14 févr. 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 mars 2022


La première fois que je l’ai ressentie, j’étais allongé dans mon canapé un dimanche après-midi devant la télé. Aucune menace à l’horizon, en plein moment de détente et pourtant… Mes tripes se serrent, mon cœur s’affole, mon esprit s’agite : est-ce quelque chose que j’ai mangé ? Qu’est-ce qui m’arrive ? D’où ça vient ? Mon cœur va s’arrêter… Je n’arrive plus à respirer. J’ai chaud et j’ai des frissons en même temps. Mes pensées se télescopent, s’entrechoquent et alternent entre : « Je vais crever !!! Qu’est-ce que c’est que ce truc ?! » et « Tu vois pourtant qu’il n’y a rien. Tout devrait bien aller… ». Très vite, je vois ma raison vaciller. Comment puis-je en même temps être sûr que je vais crever et que tout va bien ?! La seule pensée qui s’installe est que je suis en train de devenir dingue. Je décompense comme on dit dans le jargon. En pleine première année d’école de soins infirmiers, je me vois déjà hospitalisé dans un service d’urgences psychiatriques avec un de mes camarades de promo pour m’accueillir… La boule s’épaissit encore, les palpitations augmentent… Plus je pense, plus je m’agite, mais comment on arrête de penser bon sang ?! C’est impossible. J’appelle à l’aide.


On me dit que je fais une crise d’angoisse. On me propose de prendre un anxiolytique et d’aller courir.


Je m’exécute, j’enfile les baskets pour m’envoyer dix tours de stades à toute berzingue avec un ami. Le but est de me vider de toute énergie, me mettre parterre, empêcher la machine à penser de s’activer…Et ça marche ! Entre les médicaments et le sport jusqu’à l’épuisement, bien sûr que ma crise d’angoisse s’est calmée.


Pour un temps… La suite a été plus délicate. Les angoisses revenaient n’importe quand ou à heure fixe, sans que je n’y comprenne rien. Tout est devenu plus compliqué. Mes rapports aux autres, ma confiance en moi, l’appétit, le sommeil, les études. J’ai pris l’option la plus simple sur le moment et j’ai accepté de prendre un traitement médicamenteux. J’ai eu la chance qu’il soit efficace et sans trop d’effets secondaires. Ce type de médicament a indéniablement un intérêt et permet à beaucoup d’avoir une vie émotionnelle plus stable, mais que résolvent-ils ? Combien de temps faut-il les prendre ? Comment les arrêter ?


C’est un parcours compliqué, souvent rempli d’échecs dont il est difficile de tirer les leçons. L’acceptation même de la prise d’un traitement est un cheminement empli de doute, de culpabilité. Dans les meilleurs jours, on l’oublie. Dans les pires, on double la dose… Impossible d’avancer réellement avec cette béquille devenue si indispensable. Et pourtant ! Il va bien falloir s'en sortir. Impossible de rester coincé comme ça.


Alors, j’ai appris. Appris à respirer, à accueillir, à se laisser traverser par l’émotion sans la retenir. Appris ce qu’était cette boule, qu’il était possible de la faire rouler au loin, de la métamorphoser, de l’apprivoiser, comme de la faire s’envoler pour retrouver de l’espace. Ensuite, j’ai compris. Compris que ce qui était possible pour cette vieille compagne imprévisible, l’était pour tout un tas d’autres choses. Que le champ des possibles est immense, infini. Alors, je me suis formé et j’ai exploré, j’ai testé, tranquillement. J’ai appris à jouer de mes émotions plutôt que d’en être la marionnette, à exploiter mes ressources plutôt qu’à craindre mes faiblesses.


Une fois totalement libéré de ces angoisses, j'ai réalisé que ce que j'avais appris, tout le monde pouvait se l'approprier simplement. C'est pourquoi je transmets ces outils à celles et ceux qui en ont besoin.



 
 
 

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